Les ŒUVRES

Temple d’Anduze
Samedi 31 août 2024 à 21h

MESSE des PÊCHEURS DE VILLERVILLE
Elle a été composée en août 1881 par Gabriel Fauré et André Messager qui étaient en villégiature chez des amis communs dans le village de Villerville (Normandie).
La première version fut exécutée sur l’harmonium de l’église par un chœur composé de dames et de jeunes filles du village ou en vacances. Elle avait pour objectif de venir en aide à l’association des pêcheurs de l’endroit.
L’audition enchanta les deux musiciens : « malgré la gaîté des répétitions ou peut-être à cause de la gaîté des répétitions » écrivit Fauré, « l’exécution a été excellente et cette maîtrise improvisée aussi jolie à voir qu’agréable à entendre, m’a un peu reposé de ma sévère Madeleine. » (Fauré était alors maître de chapelle de l’église de La Madeleine à Paris)
Cette messe sera chantée par le chœur de femmes.

LE CANTIQUE DE JEAN RACINE (Op. 11)
Nous sommes en 1865, Gabriel FAURÉ a 19 ans, le terme de ses onze années d’étude à l’école de musique classique et religieuse Niedermeyer. Il compose le célèbre Cantique de Jean Racine, avec lequel il remporte le premier prix de composition.
Le texte mis en musique par Gabriel Fauré est une libre transposition de l’hymne Consors paterni luminis datant du IV siècle attribué à Saint Ambroise et traduit du latin par Jean Racine au 17e siècle.
Cet hymne était chanté au réveil : « nous rompons le silence » et « dissipe le sommeil »
Quelle est la signification de « Verbe égal au très haut » ?  La traduction de « verbum » latin, parole, raison, nous ramène au prologue de l’évangile de Jean : « Au commencement était le verbe et le verbe était auprès de Dieu et le verbe était Dieu ».Jean Racine affirme l’incarnation du verbe par le Christ, divin sauveur, le verbe est ainsi fait chair et égal au Très Haut.
Croire ou ne pas croire, là n’est pas la question. Laissons-nous porter vers les cieux.
Beaucoup de subtilités dans ce texte que Gabriel Fauré confie au pupitre des basses.

REQUIEM (Op. 48)
A ceux qui l’interrogeaient sur son requiem, Fauré répondait :
« Mon requiem a été composé pour rien … pour le plaisir si j’ose dire. »
Dans un entretien, il précise qu’il a cherché « à sortir du convenu », préférant exprimer sa sensibilité d’artiste, sa conception personnelle de la mort :
«Je la vois comme une délivrance heureuse, une aspiration au bonheur d’au-delà, plutôt que comme un passage douloureux. »
De l’automne 1887 à début 1888 il compose ces cinq pièces :
« Pie Jesu », « Introït et Kyrie », « In paradisium », « Agnus Dei » et « Sanctus ».
Plus tard, Fauré ajoute l’ « Offertoire », écrit de 1887 à 1893.
Le « Libera me »initialement écrit en 1877 pour solo et orgue fut introduit dans le Requiem en 1891.
L’orchestration évolue également au fil du temps jusqu’à celle de 1893 : violon solo, altos et violoncelles divisés, contrebasse, orgue, harpe, timbales, cors, trompettes et trombones.
Cette genèse assez complexe est tout à fait imperceptible à l’audition tant le style est homogène.
Par la suite, Fauré, à la demande de son éditeur, écrira une version symphonique.
Dans ce concert, vous entendrez la première version, celle avec orgue.

LES ARTISTES

 

Temple d’Anduze
Samedi 31 août 2024 à 21h


Daniel BARGIER, chef de chœur

Après avoir étudié la clarinette, Daniel Bargier se tourne vers la direction de chœur. Il suit l’enseignement de Philippe Caillard et travaille la technique vocale avec Marie-Claire Cottin et le chant harmonique avec Daïnouri Choque.
Avant son installation sur l’île de la réunion, il était responsable de la formation vocale et de la pratique chorale au sein du département de Musicologie de l’Université de Rouen.
De 1986 à 2012 il dirige le Chœur de Chambre de Rouen. Le long travail qu’il a entrepris pour amener cette formation au meilleur niveau, a été récompensé dans plusieurs concours internationaux (Tours, Arezzo), et a permis a ce chef de chœur d’être régulièrement associés aux productions d’ensembles professionnels de premier plan, tels que l’Orchestre de l’Opéra de Rouen, le poème Harmonique ou, dans le cadre de l’Académie de Bach d’Arques la bataille, le Café Zimmermann, l’ensemble Ausonia ou los musicos de Su Alteza.
Chef associé au Chœur régional Vittoria d’Ile de France (Victoire de la musique classique 1998), de 1991 à 2009 auprès de Michel Piquemal, il a par ailleurs collaboré à la création du Chœur Léonard de Vinci/Accentus, entre 1998 et 2006, avant d’être le chef de chœur référent de l’Opéra de Rouen Haute Normandie, jusqu’en 2010.
En 2004 et 2005, il est invité à préparer le Chœur de Radio-France pour des productions avec l’orchestre philarmonique, collaborant ainsi avec Alain Altinoglu, Laurence Foster, Emmanuel Krivine, Armin Jordan, Georges Prêtre ou encore Myung Whun Chung.
En 2008 et 2009, sollicité par le Poème Harmonique, il participe à la production de Cadmus et Hermione de Lully, préparant le chœur pour Vincent Dumestre.
L’été, il amine volontiers des stages de Chœur comme l’Académie de Sylvanès, Massat musique Montagne, les Semaines musicales de Clairac, ou de direction de chœurs.
De 2012 à 2022, il est professeur de chant choral au Conservatoire à Rayonnement Régional de l’île de la Réunion, responsable du département Voix.
Avec le Chœur régional de la Réunion ou le Chœur de Chambre du Conservatoire, il s’est produit régulièrement à la tête de l’orchestre de la Région Réunion.

Nobuyoshi SHIMA, organiste

Nobuyoshi Shima a commencé l’étude du piano à l’âge de quatre ans et s’est intéressé à la composition dès l’enfance. A l’âge de douze ans, il a commencé à travailler sérieusement la théorie de composition et toutes les matières d’écriture musicale (harmonie, contrepoint, fugue, orchestration, etc…) à la manière française. Deux ans plus tard, il a achevé son Premier Concerto pour Piano.
Puis il a principalement étudié la composition jusqu’au doctorat à l’Université Nationale des Beaux-Arts et de la Musique de Tokyo, où jadis Henriette Puig-Roget a enseigné. Sous son influence, il a appris la base du métier de chef de chant et la notion de musicien complet, et décide de venir en France pour se perfectionner.
Entré au CNSMD de Lyon dans la classe d’accompagnement au piano de Michel Tranchant, il a obtenu le Diplôme National d’Etudes Supérieures musicales avec le Prix d’accompagnement en 2007. 

Il a donné plusieurs concerts comme pianiste invité au Festival du Printemps Musical des Alizés du Maroc en 2005 et 2007. Puis de nombreux récitals avec des chanteurs du CNSMD de Lyon, à la Médiathèque de Vaise, à l’Amphithéâtre de l’Opéra National de Lyon, à la Cité des Arts de Paris etc.
Sa passion pour la musique vocale lui a permis de travailler avec des chanteurs lors de plusieurs classes de maîtres et aux cours privés de grands maîtres tels que François Le Roux, Udo Reinemann, Michel Piquemal, Margreet Honig, Maarten Koningsberger, Carol Baggot-Forte et Françoise Pollet.
Comme compositeur, il a déjà achevé plusieurs oeuvres pour divers instruments, chant, musique de chambre et orchestre. En 2007, on lui a commandé une série de mélodies japonaises selon les poèmes de l’écrivain japonais Kafu Nagaï qui a vécu à Lyon il y a cent ans (1907). Cette oeuvre a été représentée par la soprano Maki Nakanishi et le pianiste Nicolas Jouve à la Médiathèque de Vaise, à l’Hôtel de Ville de Lyon et dans trois villes du Japon.

Actuellement, Nobuyoshi Shima est compositeur et pianiste à l’Atelier XXe du CNSMD de Lyon, accompagnateur au cours de la cantatrice internationale Françoise Pollet, chef de chant au Centre de la Voix Rhône-Alpes et rédacteur-traducteur chez Nihon-Gakufu (société éditrice musicale à Tokyo).

Emily KEMP, soprano

Emily Kemp, jeune soprano écossaise, étudie actuellement le français, la littérature comparée et la musique à l’Université de St Andrews. 

Auparavant, elle a suivi les enseignements de l’école de musique de la Douglas Academy, de la Scottish Opera Young Company et du Junior Royal Conservatoire of Scotland où elle a étudié le chant, le violoncelle et le piano pendant six ans.

Chanteuse de chœur expérimentée, elle est titulaire d’une bourse d’études Heather C Higgins avec le St Salvator’s Chapel Choir, d’une bourse Leverhulme avec le National Youth Choir of Scotland Chamber Choir, et chante dans le cadre du programme de jeunes artistes de The Sixteen « Genesis Sixteen ».

En 2022, elle a cofondé le St Andrews Chamber Opera Group, avec lequel elle a chanté les rôles-titres de Lucy dans « The Telephone » de Menotti, et de Despina dans « Così Fan Tutte » de Mozart. Emily a réussi sa 8e année de l’ABRSM en chantant avec « Distinction » en 2021 et a chanté à la radio et à la télévision de la BBC à plusieurs reprises ces dernières années.

Parmi ses récentes interprétations solistes, citons celles du « Gloria » de Vivaldi, du « Miserere » d’Allegri et du « Réjouissez-vous dans l’agneau » de Benjamin Britten.

« Cette année, j’ai intégré le Chœur Symphonique de Montpellier, et j’introduis régulièrement la musique dans mes cours d’anglais à l’école. C’est fascinant de mêler mes études de langue et de musique ; d’être plongée dans des répétitions en français à discuter avec mes collègues chanteurs autour d’une tasse de thé à l’heure de la pause ! »

Arnaud RICHARD, baryton-basse

Tel que l’illustre sa discographie, le répertoire d’Arnaud Richard embrasse des ouvrages de l’âge baroque jusqu’à nos contemporains. Reconnaissance internationale lorsque le chef d’orchestre Teodor Currentzis lui demande de chanter « Aeneas » et d’enregistrer le “Requiem de Mozart” sous sa direction. Il débute à l’opéra de Stuttgart dans L’Ecume des jours (Nicolas) d’Edison Denisov d’après Boris Vian et entreprend de nombreuses tournées avec Les Arts Florissants sous la direction de William Christie. Ainsi, il apparaît dans Atys (Lully), David et Jonathas (M.A. Charpentier) dans le rôle de Saül au Festival d’Aix-en-Provence et dans Rameau Maître à danser  à l’Opéra Comique Paris et sur les scènes lyriques de Bordeaux, Londres, New-York, Moscou.

Au disque, Arnaud Richard a gravé Le vœu de Louis XIII (prix de l’académie Charles Cros), Les Grands motets de Pierre Robert avec les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles et Olivier Schneebeli, un DVD du Bourgeois Gentilhomme de Molière et Lully (s.l.d. Vincent Dumestre), Soleils Baroques de Luigi Rossi avec les Paladins et Jérôme Correas, le Ballet des Arts de Lully avec la Simphonie du Marais direction H Reyne, un DVD de Cadmus et Hermione de Lully avec le Poème Harmonique, Zulim dans Zélindor de Francoeur et Rebel puis des airs extraits des opéras  Zoroastre et Zaïs de Rameau avec l’ensemble Ausonia  (choc de la musique chez Alpha en 2009) et le Requiem de Mozart avec l’ensemble MUSICAETERNA sous la direction de Teodor Currentzis à l’opéra de Novossibirsk (pour le label Alpha productions, paru en mars 2011).